Une métropolisation complexe et peu cohérente
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Le « Nouveau Grand Paris » du Premier ministre ne concerne pas seulement le réseau de transports (200 km de métro, 72 gares d’ici 2030), mais également la gouvernance territoriale, projet en cours d’élaboration. Premières impressions :

– L’instauration d’une nouvelle couche au mille-feuille institutionnel risque d’être préjudiciable. Si la « Métropole de Paris » voit le jour, elle devrait concerner 7 millions d’habitants et s’insérer entre l’échelon régional et départemental. La présence d’une strate supplémentaire ne va pas simplifier, la compréhension de qui fait quoi ? N’aurait-il pas été préférable de renforcer la région et de supprimer la strate départementale à bout de souffle financièrement et marginalisée par la réforme et la montée en puissance des intercommunalités ?

– Les transports seraient sous l’autorité de la Région, le logement une compétence de la « Métropole de Paris », et le développement économique affecté aux intercommunalités. Cette répartition risque de rendre encore plus confuse l’action publique et ne guère favoriser la mise en œuvre d’une cohérence territoriale pourtant si nécessaire : circuits courts, rapprochement entre lieux d’habitation et de travail.

– La gouvernance retenue pour la « Métropole de Paris » renforcera le cumul des mandats et le bi-partisme. Seuls siègeraient dans cette instance les représentants de la ville de Paris et des grandes intercommunalités issus la plupart du temps du PS ou de l’UMP. C’est dire l’absence de bio-diversité politique. Quant aux membres des conseils communautaires ils continueront à être désignés par les conseils municipaux. L’élection au suffrage universel n’est visiblement toujours pas d’actualité. La démocratie n’en sort pas grandie. Habitants, travailleurs, citoyens sont encore une fois les grands oubliés.

La gouvernance proposée est bien trop complexe et manque de cohérence pour véritablement apporter une réponse aux enjeux d’équité territoriale, d’aménagement et de transition énergétique.

 

Dominique Carré

Président du Groupe
Conseiller communautaire
aux Transports et Déplacements