Alors qu’une première victoire a été enregistrée face à la volonté de construire un solarium attenant à la piscine olympique, les menaces demeurent en raison du projet de construction de la future gare du Grand Paris Express, d’un centre commercial et de toute l’urbanisation qui va avec.
La Cour administrative d’appel avait exigé en février 2022 de modifier le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal qui permettait de construire sur les jardins des Vertus. Elle avait demandé à l’Etablissement public territorial Plaine Commune d’élargir la zone naturelle, non constructible, quand l’urbanisation n’est pas strictement nécessaire à la construction de la piscine des Jeux Olympiques et de la future gare du Grand Paris.
Malheureusement le nouveau PLUI ne respecte pas ces demandes : l’emprise de la zone de la gare est augmentée, l’occupation temporaire par le chantier de la gare est autorisée, ainsi que la mise en place d’une installation potentiellement dangereuse pour l’environnement (ICPE).
Cela autorise la destruction irrémédiable de parcelles nourricières. En l’état ce nouveau PLUI est inacceptable. Des centaines de personnes ont rendu un avis négatif et le rapport d’enquête publique se conclue par un avis défavorable.
Au pied du fort d’Aubervilliers, les Jardins Ouvriers des Vertus ont vu le jour en 1935. Plusieurs générations de jardinières et de jardiniers s’y sont succédé. En 1963, ils occupaient plus de 62 000 m², amputés à plusieurs reprises, la superficie est aujourd’hui réduite à 26 000m², pour 85 parcelles.
Les jardins ont connu le Front Populaire, la seconde guerre mondiale et la libération par la division Leclerc, l’industrialisation et la désindustrialisation, mai 68, la construction de grands ensembles, le prolongement de la ligne 7 du métro, les émeutes de 2005, la crise des subprimes, la pandémie de 2020… Survivront-il à la métropolisation de Paris ?
Outre les jardinières et jardiniers, les jardins sont très peuplés : Il a été recensé sur le Fort d’Aubervilliers 22 espèces d’oiseaux protégées en France ainsi que le hérisson d’Europe et le grillon d’Italie (espèces protégées) (cf Etude d’impact de la ZAC).
La Seine-Saint-Denis connait un grave déficit du nombre d’espaces naturels par habitant (5m2 au lieu des 10m2 prévus par le schéma d’aménagement de l’Ile-de-France (SDRF). Ils sont une question de survie face au dérèglement climatique qui s’aggrave de jour en jour. Une belle journée de mobilisation a eu lieu le 9 mai avec plus de 150 personnes sur place. Continuons le combat!
Un podcast à écouter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/c-est-bientot-demain/c-est-bientot-demain-du-dimanche-15-janvier-2023-1097270
